Parigi Grossomodo è un magazine online dedicato agli italiani che abitano in Francia. Ovviamente ci piace tenervi aggiornati sull’attualità della Ville Lumière, portarvi nei nostri posti preferiti e darvi i nostri consigli per sopravvivere alla giungla burocratica francese.
Ma Parigi Grossomodo è anche – ci piace pensare – un luogo propizio per far circolare delle idee, per creare un dibattito. Uno spazio di libertà.
Ecco perché questa settimana nel nostro spazio dedicato agli editoriali ospitiamo la lettera di una nostra collaboratrice che si interroga sullo stato del sistema educativo e sul suo ruolo nella nostra società. Presentiamo la sua lettera in francese e in italiano.
Parigi Grossomodo est un magazine en ligne dédié aux Italiens qui vivent en France. Bien sûr, nous aimons vous tenir au courant de l’actualité de la Ville Lumière, vous faire découvrir nos endroits préférés et vous donner nos conseils pour survivre à la bureaucratie française.
Mais Parigi Grossomodo, c’est aussi – du moins aimons-nous le croire – un espace propice à la circulation des idées, à la création de débats. Un espace de liberté.
C’est pourquoi, cette semaine, dans notre rubrique consacrée aux éditoriaux, nous accueillons la lettre d’une de nos collaboratrices, qui s’interroge sur l’état du système éducatif et sur son rôle dans notre société. Nous présentons sa lettre en français et en italien.
VERSIONE ITALIANA
Signore e signori,
Mi rivolgo a Voi che, attraverso la Vostra rivista, mi fate sperare nell’ascolto di orecchie meno sorde di quelle del mondo allo stato attuale, dove la cultura e l’educazione sembrano ridotte allo statuto di semplici ancelle del Potere.
Sono una professoressa, insegno francese alle scuole medie e ho degli alunni che cominciano a scoprire il potere del loro intelletto e, fra una crisi adolescenziale e l’altra, si barcamenano nel mare della cultura. Cercano di vederci chiaro ed è nel nostro dovere di professori mostrare loro le « lumières » di quest’ultimo, metterli al riparo dal « buio » della vita.
Non sono qui per scrivere di un lato oscuro dell’essere umano, ci sono già diversi specialisti che per fortuna lavorano in questo senso. Ma sono passata anch’io dalla scuola, dal male di vivere, e non per forza quello di Lamartine sulle sponde del suo « Lago » : quello che interessa ognuno di noi che – giovane, preadolescente, adolescente ribelle o meno, insomma alunno/studente – attraversa a un dato momento della sua vita.
Sono fiera di poter esserci per gli alunni, e non solamente per proporre loro dei voti. Ci sono per mostrare loro come e perché le Lettere parlano (e parleranno sempre) al cuore umano.
Ma siamo nell’epoca – o meglio agli albori – dell’intelligenza artificiale. Attraversiamo, sopratutto, un periodo violentemente intaccato da sangue e orrori, quando troppo denaro si concentra laddove poco buon senso dimora.
Quindi «je me révolte».
Sarà una rivolta tacita perché del tutto intima, nel mio animo come in quello di coloro che hanno a cuore l’educazione dei futuri cittadini, o l’educazione tout court.
Non è più possibile, al netto dei danni che questo periodo chiave e violentemente corrotto verso il male provoca su molte giovani menti, continuare nel silenzio.
Con la presente lettera, ho la speranza che Voi e la Vostra rivista pubblichiate le riflessioni di una giovane professoressa – abbastanza giovane per nutrire ancora un bel po’ di speranza nell’avvenire, ma abbastanza vecchia per non cadere nella trappola delle truffe intellettuali che ci vengono propinate -.
Se ho degli alunni misogini, che elargiscono frasi razziste che spesso feriscono gli altri, quelli « diversi » da loro ; se ho degli alunni che vogliono imparare e che soffrono della discriminazione che subiscono (e che impedisce loro di progredire ?) oppure -peggio ancora – ottengono dei voti peggiori di quelli del compagno di classe che grazie al suo iPhone15X ha cercato su ChatGPT le risposte ; se devo rassicurare l’alunno che si preoccupa di possibili attentati terroristici nella sua scuola e, infine, se ho degli alunni intelligenti che si chiedono se ce la faranno come altri alunni di altre scuola medie « più privilegiate », ou per lo meno non categorizzate «zone d’éducation prioritaire»… ebbene se devo fare tutto ciò, allora sento il bisogno di dar voce alla mia rabbia.
Quanto ancora dovremo attendre prima che « lassù » qualcuno si decida a guardarsi i taschini e a realizzare che è qui, in basso, nelle scuola e tra i giovani, che praticamente tutto accade ?
Quanto ancora dovremo aspettare prima che queste persone realizzino che un giorno, più tardi, avranno bisogno delle giovani menti che prepariamo oggi, HIC ET NUNC?
Prepariamo le intelligenze future, ma come dovremmo prepararle a questa invasione di idiozie artificiali?
La domanda è questa e la contraddizione è sotto gli occhi di tutti. Lascio a voi, che giudicherete della validità delle mie parole, l’interpretazione di queste idee.
Sperando, comunque vada, di essere letta e compresa da un’intelligenza umana e sana di mente,
Arrivederci e cordiali saluti.
Chiara Novali
Insegnante di francese al CLG Lucie Aubrac di Villetaneuse (93430)
VERSION FRANÇAISE
Mesdames, messieurs
Je m’adresse à vous car, par Votre journal, j’ai l’espoir d’être entendue par des oreilles moins sourdes que celles du monde à l’état actuel, où la culture et l’éducation semblent reléguées au rôle de simple auxiliaires du Pouvoir.
Je suis professeure au collège, j’enseigne le français et j’ai des élèves qui commencent à découvrir les pouvoirs de leur intellect et, entre une crise d’adolescence et une autre, tanguent sur la mer de la culture. Ils essaient d’y voir clair et c’est notre devoir de professeurs de leur montrer les lumières de celle-ci, les mettant à l’abri du « sombre » de la vie.
Je ne suis pas ici pour écrire du côté sombre de l’être humain, il y a des spécialistes qui heureusement œuvrent déjà à cela. Mais je suis passée aussi par l’école, par le mal de vivre et non pas forcément celui de Lamartine aux abords de son Lac : celui qui atteint chacun de nous qui – jeune, pré adolescent, adolescent révolté ou non, en somme élève/collégien – traverse à un moment dans sa vie.
Je me réjouis de pouvoir être là pour les élèves, et non seulement pour leur proposer une notation. Je suis là pour leur montrer comment et pourquoi les Lettres parlent au cœur humain.
Mais on est à l’époque, aux aurores plutôt, de l’intelligence artificielle. On traverse, surtout, une période violemment tachée de sang et d’horreurs, et de concentration de trop d’argent, là où peu de bon sens se concentre.
Ainsi je me révolte.
Ça sera une révolte tacite car toute intime, dans mon âme comme dans celle de ceux qui ont à cœur l’éducation des futurs citoyens, ou l’éducation tout court. Cela n’est plus possible, au vu des dégâts que cette période charnière et violemment corrompue vers le mal provoque, sur plusieurs jeunes esprits, de continuer de se taire.
J’ai l’espoir, par la présente lettre, que vous et Votre journal publiiez les réflexions d’une jeune professeure – assez jeune pour avoir encore pas mal d’espoir en l’avenir, mais assez vielle pour ne pas être dupe des arnaques intellectuelles qu’on nous propose -.
Si j’ai des élèves misogynes, tenant des propos racistes et souvent blessants vis-à-vis des autres « différents » d’eux ; si j’ai des élèves qui veulent apprendre et qui souffrent de la discrimination qu’ils subissent (et qui les empêche de progresser ?) ou, pire encore, obtiennent de pires notes de celles du camarade qui grâce à son iPhone15X a cherché sur ChatGPT les réponses ; si je dois rassurer l’élève qui s’inquiète de possibles attentats terroristes dans son école et, finalement, si j’ai des élèves intelligents qui se demandent s’ils vont réussir comme d’autres élèves d’autres collèges « plus privilégiés », ou du moins non placés en zone d’éducation prioritaire… et bien si je/nous/on doit faire tout ça, alors j’ai besoin de donner une voix à ma colère.
Devra-t-on attendre encore longtemps avant que « là haut » quelqu’un se décide à regarder dans ses poches et à réaliser que c’est ici, en bas, dans les écoles et chez les jeunes, que presque tout se passe ?
Devra-t-on attendre encore longtemps avant qu’ils ne réalisent qu’ils auront besoin, plus tard, des esprits jeunes qu’on prépare nous, HIC ET NUNC ?
On prépare les intelligences futures, mais comment doit-on les préparer à cette invasion d’idioties artificielles ?
La question est posée et la contradiction est là aussi. Je laisse l’interprétation à vous, qui jugerez aussi de la validité de ces mots.
En espérant, dans tous les cas, être lue et entendue par une intelligence humaine et saine d’esprit.
Au revoir et mes salutations distinguées
Chiara Novali
Professeure de français au CLG Lucie Aubrac de Villetaneuse (93430)