L’Italie sur grand écran – Mai 2024 : Croisette, humour et fantaisie !

Ici l’article en italien.

Allons donc ! voici venir le joli mai, et avec lui sa ribambelle de jours fériés (solide récolte, cette année), de muguet, de manifestants éborgnés dans le cortège de la Fête des Travailleurs, et bien sûr de starlettes sur la Croisette -Festival de Cannes oblige.

Dans la sélection de cette année, étonnamment masculine, si la curiosité des cinéphiles pourra se trouver attisée par quelques grands noms (le retour inespéré de Francis Ford Coppola bien sûr, mais aussi les nouvelles œuvres de Cronenberg, Yorgos Lanthimos, Paul Schrader, Ali Abbasi ou la trop rare Andrea Arnold, pour ne citer qu’eux), on peut cependant déplorer la représentation exceptionnellement faible du Septième Art italien.

En Compétition Officielle, une seule production italienne : Parthenope de Paolo Sorrentino, décrit comme « une épopée féminine dépourvue d’héroïsme mais éprise de liberté, de Naples, et d’amour » (aucune date de sortie annoncée pour l’instant, mais le film doit être distribué en France par Pathé). C’est peu. En sélection « Un certain regard », seul Les Damnés de Roberto Minervini représentera il bel paese -et encore, c’est un film sur la Guerre de Sécession américaine (encore non daté en France également). Rien en Quinzaine des Cinéastes, ni en Semaine de la Critique… Cette année, c’est la Botte en touche…

 

Du côté des sorties régulières en France, même douche froide : aucune nouveauté transalpine ne semble prévue à l’heure actuelle, et c’est donc plutôt du côté des ressorties qu’il vous faudra lorgner (enfin, s’il vous reste au moins un œil valide après la manif du 1er, donc) pour assouvir votre irrépressible besoin d’entendre la langue de Fellini dans les salles obscures.

  • Le mercredi 8 mai, Tamasa Distribution proposera « Luigi Comencini : Italie, humour et fantaisie ! », une mini-rétrospective en cinq films de ce grand cinéaste, représentant majeur de la Comédie à l’italienne. Au programme : La traite des blanches (La tratta delle bianche – 1952), La Belle de Rome (La bella di Roma – 1955), Maris en liberté (Mariti in città – 1957), À cheval sur le tigre (A cavallo della tigre – 1961) et Casanova, un adolescent à Venise (Infanzia, vocazione e prime esperienze di Giacomo Casanova, veneziano – 1969). À défaut de tigre, les parisiens pourront toujours enfourcher un Velib pour se rendre au Champo – Espace Jacques Tati (Vè arrondissement), diffuseur annoncé de ce cycle dans la capitale, et l’une de nos salles fétiches.
  • Le 22 mai : il s’agit d’un film français et non italien, mais les amateurs apprécieront peut-être Marcello Mio de Christophe Honoré (en Compétition Officielle à Cannes), film centré sur la famille de Marcello Mastroianni, dans lequel Chiara et Catherine interprèteront leur propre rôle. Personnellement, Christophe Honoré et ses films nombrilistes de petit bourgeois qui n’a jamais sorti un orteil du VIè arrondissement me sortent par les yeux ; mais il y en a qui apprécient, et une récompense au Palmarès ne semble pas à exclure, sous l’égide de la famille Mastroianni et d’un jury présidé par Greta Gerwig…
  • Enfin, le 29 mai, Les Acacias Distribution ressortiront Larmes de joie (Risate di gioia – 1960) de Mario Monicelli, autre très grand nom de la comédie à l’italienne. Adaptation de deux des Nouvelles Italiennes d’Alberto Moravia, ce film rassemble Anna Magnani, Totò et Ben Gazzara, dans le rôle de trois laissés-pour-compte, en vadrouille qui dérouille à Rome une nuit de Saint-Sylvestre. À Paris, le film est également annoncé au Champo, décidément the place to be ce mois-ci !

 

Bien entendu, il vous restera aussi la possibilité de rattraper Il reste encore demain (C’è ancora domani), le film-événement de Paola Cortellesi qui poursuit son très beau parcours auprès du public français, et approche maintenant les 600 000 entrées suite à sa sortie en mars dernier -un score assez remarquable.

 

Enfin, c’est un rendez-vous rituel au Brady (Xè arrondissement) cette année : le ciné-club La Dernière Séance poursuit sa saison italienne avec, le 14 mai à 20h30, la projection du grandiose Désert des tartares (Il Deserto dei Tartari – 1976) de Valerio Zurlini, adapté du célèbre roman de Dino Buzzati, avec son casting dream team : Jacques Perrin, Vittorio Gassman, Philippe Noiret, Jean-Louis Trintignant, Max Von Sydow… Une œuvre majeure de l’âge d’or des coproductions franco-italiennes, aux décors somptueux, à découvrir impérativement sur grand écran.

 

Alors, en mai, faites ce qu’il vous plaît, mais n’oubliez pas d’aller au ciné siouplaît !

CHI SIAMO

Dal 2013, Italiani a Parigi.

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