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Ça y est, mars est arrivé, et avec lui se terminent certes les vacances d’hiver, mais s’en viennent le printemps (magari!), le changement d’heure (important à noter pour ne pas louper vos séances à partir du 31)… et les Oscars !
En effet, dans la nuit du dimanche 10 au lundi 11, nous saurons finalement si Io capitano de Matteo Garrone parviendra à ramener la statuette du meilleur film en langue étrangère en Italie, pour la première fois en dix ans. Spoiler alert : probablement pas, tant la récompense semble acquise à The zone of interest de Jonathan Glazer -un peu abusivement de notre point de vue.
Fort heureusement, côté cinéma, le mois ne se limitera pas à la fameuse soirée de remise des prix où des starlettes en robes/costards à 20 SMIC vont nous abreuver de leurs grands discours bienveillants. Et pour le 7è art transalpin, on va encore avoir de belles occasions d’user le tissu des fauteuils de nos salles obscures parisiennes préférées.
LES SORTIES ET RESSORTIES DU MOIS :
– Le 13 mars, et c’est sans doute l’événement du mois, sortira enfin en France Il reste encore demain/C’è ancora domani, de et avec Paola Cortellesi, dont c’est la première réalisation.
S’il est encore nécessaire de le présenter : c’est LE film qui a marqué l’Italie l’an dernier, cinq millions de spectateurs et une place n°1 au box-office 2023 local devant Barbie, Oppenheimer et Super Mario Bros. Ce film en noir et blanc raconte la quête de liberté d’une femme victime de violences conjugales, dans le carcan patriarcal de la Rome d’après-guerre. Vous connaissez forcément quelqu’un en Italie qui l’a déjà vu et vous en a parlé ; vous allez enfin pouvoir confronter vos points de vue !
– Le 20 mars, c’est à une ressortie inattendue que nous aurons droit : Rouge comme le ciel/Rosso come il cielo de Cristiano Bortone, un film de 2006 (sorti furtivement en France en 2010) fait son retour en salles en copie restaurée 4K. Ce film tous publics basé sur des faits réels raconte l’histoire d’un jeune garçon, devenu aveugle par accident dans les années 1970, qui va se découvrir un talent pour l’enregistrement sonore avec un magnétophone.
LES SÉANCES SPECIALES DU MOIS :
Si le film de Cortellesi truste la case “cinéma italien” chez les programmateurs ce mois-ci, il n’en reste pas moins que quelques séances spéciales pourront venir pimenter vos soirées, si vous vivez à Paris et que vous êtes accros aux films transalpins !
– Sortez vos ponchos : ce samedi 9 mars, le Brady vous invite à un après-midi au Far West avec leur ciné-club Marathon Les 3 Sergio, un enchaînement de trois séances de westerns spaghetti par trois grands noms (mais un seul prénom) de l’âge d’or du genre : Pour une poignée de dollars/Per un pugno di dollari de Leone, Django de Corbucci et le moins célèbre Colorado en version longue de Sollima.
– Pour les amateurs de comédie italienne, une valeur sûre le jeudi 14 mars au Forum des Images : L’argent de la vieille/Lo Scopone Scientifico de Luigi Comencini (1972), avec Bette Davis et Alberto Sordi, et en 35mm siouplé !
– Si vous êtes dispo l’après-midi du 17 mars, cette bonne vieille Filmothèque du Quartier Latin propose une séance du film La marchande d’amour/La provinciale de Mario Soldati (1952), adapté d’une nouvelle d’Alberto Moravia. C’est dans le cadre d’un hors-les-murs de la 11è édition du Festival de la Cinémathèque Française.
– Le 19 mars, dans son ciné-club “La nouvelle séance – saison italienne”, le Brady nous propose Good Morning Babilonia des frères Taviani (1986). Jérôme Prieur, écrivain et cinéaste français, sera invité pour un débat suite à la projection de ce film sur deux frères italiens immigrés aux États-Unis au début du XXè siècle, qui vont se retrouver à construire des décors pour un film de D.W. Griffith ! C’est une malheureuse coïncidence, mais cela sera également l’occasion d’un hommage à Paolo Taviani, décédé la semaine dernière à l’âge de 92 ans.
– Enfin, le dimanche 31 mars matin vous attend le rituel ciné-club “Caro Ennio” au Max Linder Panorama, hommage au grand Morricone. La séance de ce mois-ci nous emmènera loin des films emblématiques de sa filmographie, puisque sera projeté Kalidor : la légende du talisman (ou plutôt Red Sonja de son titre original, peut-être plus parlant – 1985), film d’heroic fantasy du trop mal connu Richard Fleischer avec Brigitte Nielsen et Arnold Schwarzenegger, et généralement considéré comme un nanar absolu ! Assurément un moment haut en couleurs en perspective.
TOUJOURS EN SALLES :
Enfin, si vous les aviez loupés, deux films de répertoire que nous avions déjà évoqués dans ces lignes poursuivent leur beau parcours dans les salles.
– Le nom de la rose de Jean-Jacques Annaud, d’après le célèbre premier roman d’Umberto Eco, poursuit sa route pleine de mystères depuis sa ressortie le mois dernier, avec un nombre de salles encore important dans toute la France.
– Également, le Bellissima de Luchino Visconti continue sa carrière au Christine Cinéma Club avec trois séances par jour, et vu qu’il était ressorti en janvier, on n’a plus vraiment d’excuses de ne pas encore être allés l’y voir !
