L’Italie sur grand écran décembre 2024 – Résistance, redécouvertes et horreur à l’italienne

Ici l’article en italien

L’année 2024 touche à son terme, mais il faut reconnaître qu’elle le fait avec style ! Car ce mois de décembre réserve aux passionné.e.s de cinéma italien un véritable bouquet final de ressorties, en plus d’un documentaire inédit, et d’une poignée de séances spéciales qui nous promettent quelques frissons avant l’avalanche de sucre des fêtes de fin d’année… Ce n’est même plus un calendrier de l’avent, c’est carrément Natale avant l’heure !

 

LE DOCU DU MOIS :

Dès ce 4 décembre, départ pour la pointe de la Botte avec Shu Aiello et Catherine Catella. Les deux réalisatrices nous avaient livré en 2017 le documentaire Un paese de Calabria sur la mise en œuvre d’une utopie de l’accueil de migrants dans le petit village de Riace. Depuis, le temps a passé, et les gouvernements se sont succédés outre-Alpes, avec les politiques que l’on sait -notamment vis-à-vis de l’immigration. Celle de Salvini lorsqu’il était Ministre de l’Intérieur, notamment, a criminalisé l’aide aux migrants et ruiné les efforts mis en place depuis 20 ans à Riace. Aiello et Catella y sont donc retournées, et nous en ramènent un nouveau film : Un paese di resistenza, qui montre les efforts du maire et des habitants de ce village pour poursuivre ce combat malgré tout.

À Paris, le film sera programmé au Luminor Hôtel de Ville (Paris 4è) et à l’Espace Saint-Michel (Paris 5è). À noter, une séance en présence des réalisatrices au Méliès de Montreuil (93) ce 4 décembre à 20h30 !

 

 

 

 

LES RESSORTIES DU MOIS :

– Toujours le 4 décembre, hors de question de louper Sans rien savoir d’elle / Senza sapere niente di lei de Luigi Comencini (1969). Une ressortie qui n’en est pas vraiment une, puisque le film était resté totalement inédit sur les écrans français. Le grand cinéaste nous propose une œuvre à mi-chemin entre polar, histoire d’amour intimiste et portrait de femme, pour lequel la comédienne Paola Pitagora remporta d’ailleurs le Ruban d’Argent de la meilleure actrice en 1970. Et avec Pasqualino de Santis à la photographie, Nino Baragli au montage et Ennio Morricone à la musique, c’est la perfection technique assurée ! Grand écran indispensable ; à Paris, ça sera au Christine Cinéma Club (6è arrondissement).

– Le 11 décembre, c’est vers notre bien-aimé Champo (Paris 5è) qu’il faudra se diriger pour profiter du cycle Redécouvertes et raretés du cinéma italien. Un programme grandiose en huit films des années 50 et 70, qui fait ressortir les plus grands cinéastes transalpins (Visconti, Germi, Olmi, Bolognini…), et des œuvres parfois rares mais qui ont remporté des prix à la pelle (à Cannes, à Venise, aux Golden Globes… et une ribambelle de Rubans d’Argent, de quoi décorer une forêt entière de sapins de Noël). Aura-t-on vraiment le temps de faire autre chose ce mois-ci ?!

– À noter, toujours en salles, le magnifique Le terroriste / Il terrorista de Gianfranco de Bosio (1963), déjà mentionné dans ces lignes le mois dernier. Nous avons eu l’occasion de le voir, et c’est véritablement un grand film, d’une intelligence rare, sur la Résistance italienne, sur les choix moraux et politiques en période de guerre, et sur Venise. Une œuvre doublement primée au Festival de Venise 1963, à découvrir de toute urgence au Reflet Médicis (Paris 5è), en version restaurée 4K.

LES AUTRES SÉANCES EXCEPTIONNELLES :

– Le matin du 8 décembre, c’est le final de la grande rétrospective chronologique que le Louxor (Paris 10è) consacre depuis trois mois au géant Federico Fellini. Au programme de cette séance matinale présentée par Fabienne Duszynski : un dernier tour de piste avec Giulietta Masina et Marcello Mastroianni (dont on célébrait le centenaire cette année) dans Ginger et Fred (1986).

– Changement d’ambiance… Du 4 au 10 décembre aura lieu la 13è édition du Paris International Fantastic Film Festival (PIFFF pour les intimes), rendez-vous bien connu des fans de cinéma de genre, comme toujours au Max Linder Panorama (Paris 9è). Si l’édition de cette année met surtout en avant des productions anglophones et hispanophones, elle proposera tout de même une séance italian-friendly le lundi 9 décembre à 16h15 : Le Dernier Monde Cannibale / Ultimo Mondo Cannibale (1977) de Ruggero Deodato, qui réalisera le plus célèbre Cannibal holocaust trois ans plus tard. Une belle séance (présentée par le réalisateur Nicolas Boukhrief, interdite aux -16 ans) pour se mettre en appétit en attendant les fêtes !

– Enfin, restons dans l’horreur, mais cette fois à la Cinémathèque Française (Paris 12è), avec leur cycle Le cinéma d’horreur en 25 films indispensables, chapitre 2. Deux films italiens y seront proposés au milieu d’une pléthore de chefs-d’œuvre incontournables du genre : L’au-delà / E tu vivrai nel terrore – L’aldilà de Lucio Fulci (1981), le 21 décembre à 20h ; et l’inépuisable Suspiria de Dario Argento (1977), le 22 décembre à 20h. Les deux projections auront lieu dans la magnifique salle Henri Langlois.

Toute l’équipe de Parigi Grossomodo vous souhaite une bonne fin d’année dans nos salles obscures préférées et d’excellentes fêtes !

CHI SIAMO

Dal 2013, Italiani a Parigi.

Torna in alto