L’Italie sur grand écran Août 2024: l’absence de l’Empire Romain

Ici l’article en italien

L’été poursuit chaudement son cours, mais les chances de voir sortir en salles un nouveau film italien en ce mois d’août semblent aussi faibles que celles de voir un gouvernement du Nouveau Front Populaire nommé par Macron… et dans les deux cas, c’est bien dommage, tiens. Mais quelques autres opportunités s’offriront tout de même à nous pour une belle tranche de pizza “Settima arte”.

UN PEU D’ITALIE EN SALLES…

Tout d’abord, nous vous en parlions le mois dernier: la rétrospective “Le XIXè siècle de Luchino Visconti” est toujours en salles. Une belle occasion de (re)découvrir sur grand écran quatre filmoni de ce réalisateur majeur : Senso, Le Guépard, Ludwig et L’innocent.


Quelques salles parisiennes se mettent également aux couleurs du Bel Paese avec une programmation italo-friendly.
L’Écoles Cinéma Club (5è arrondissement) propose par exemple actuellement un cycle “Westerns spaghetti”, qui s’éloigne un peu des sentiers battus (certes toujours avec plaisir) de la filmographie de Sergio Leone, pour aller explorer quelques œuvres et cinéastes parfois moins connus.
L’Italie trouve également une petite place dans la programmation “Summer vibes” des deux Paris Cinéma Club (5è et 6è), avec quelques séances de films comme La dolce vita, Voyage en Italie, L’éclipse

De summer vibes, il sera également question au Cinq Caumartin (9è arrondissement) avec la dernière semaine de leur cycle “L’été du film italien” du 7 au 13 août. Au programme : Les recrues, premier long-métrage de Bertolucci (1962), Parfum de femme de Dino Risi (1975, et Prix d’Interprétation Masculine à Cannes pour Vittorio Gassman), Bellissima de Visconti (1951 ; nous en avions parlé dans ces lignes lors de sa ressortie il y a quelques mois), et deux films plus récents : Disperata d’Edoardo Winspeare (2019) et La nostra vita de Daniele Luchetti (2010), pour lequel Elio Germano avait également été primé à Cannes.

Enfin, ce n’est évidemment pas un film italien, mais comment ne pas mentionner la ressortie par Solaris Distribution du péplum La chute de l’empire romain d’Anthony Mann (1964), film célèbre pour sa démesure et son cruel échec au box-office, qui le fait considérer comme l’un des films les moins rentables de l’histoire du cinéma. La présence de la transalpine Sophia Loren au milieu du casting cinq étoiles n’est pas le moindre des arguments pour nous donner envie de nous précipiter en salles, à partir du 14 août, (re)voir cette œuvre épique.

… ET UN PEU D’AUTRES CHOSES !

Au rayon des autres sorties notables, voici une petite sélection de ce qui attire notre attention en ce mois d’août 2024.
– le 7 août, si vous voulez combler vos lacunes en cinéma français élémentaire, vous pourrez vous diriger vers la rétrospective “5 héroïnes de François Truffaut”, qui présentera plusieurs films de ce réalisateur majeur de la Nouvelle Vague à l’occasion des 40 ans de sa mort : Les deux anglaises et le continent, La femme d’à côté et Vivement dimanche. De son côté, La peau douce, dernier film du cycle, ressortira seulement le 4 septembre. Hors cycle, Tirez sur le pianiste du même Truffaut avec Charles Aznavour retrouve au même moment le chemin des salles.
– Le 14 août, les fans de frissons ne manqueront pas Alien: Romulus, nouvel opus de la légendaire saga horrifique commencée il y a 45 ans, réalisé cette fois par l’uruguayen Fede Álvarez mais toujours produit par Ridley Scott. La bande-annonce est rudement efficace et dévoile des images assez époustouflantes ; espérons que le film sera à la hauteur !
Dans une toute autre ambiance, le 14 août verra également la sortie du délirant film hong-kongais La légende de l’aigle chasseur de héros de Jeff Lau (1993). Inédit en France jusqu’à maintenant, cette comédie hommage aux films de kung-fu semble absurde à souhait, et devrait provoquer quelques rafraîchissantes crises de rire dans la torpeur estivale.
– Le 21 août, la plupart des regards se tourneront vers le nouveau film de Jacques Audiard, Emilia Perez, qui a remporté le Prix du Jury et celui d’Interprétation Féminine (choral) à Cannes en mai dernier. Ça a l’air bien foutraque, entre film de gangsters et d’avocat, comédie musicale et film à thématique transgenre… au risque d’être un peu too much ?
Le même jour ressortira un western assez politique de 1970, le rare Le soldat bleu de Ralph Nelson ; et une nouvelle reprise de six films du grand Akira Kurosawa (ça arrive régulièrement ces derniers temps, mais on ne s’en lasse pas), dont le fameux Yojimbo (1961) plagié par Sergio Leone dans le premier opus de sa Trilogie du Dollar.
– Enfin, le 28 août, nous sommes curieux d’aller voir La belle affaire, film allemand  de Natja Brunckhorst avec l’inmanquable Sandra Hüller, sur un trio d’ouvriers en Allemagne de l’Est qui découvrent des milliers de billets est-allemands en pleine réunification, mais ne vont avoir que trois jours pour les écouler.

Sortie également de Septembre sans attendre, nouveau film de l’espagnol Jonas Trueba passé par la Quinzaine des Cinéastes à Cannes cette année, et qui raconte l’histoire d’un couple qui décide d’organiser une grande fête avec leurs amis pour célébrer… leur séparation (ils sont fous, ces espagnols!). Enfin, ressortie ce même jour de La Garçonnière (1960), l’un des films les plus célèbres du grand Billy Wilder, dans une nouvelle restauration en 4K. Un vrai must avec Jack Lemmon et Shirley MacLaine.

Parigi Grossomodo vous souhaite un bon été et de belles séances dans vos salles préférées!

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Dal 2013, Italiani a Parigi.

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